L’âge d’or automobile est souvent évoqué par les nostalgiques et les passionnés. Depuis les années 1920 jusqu’aux années 1960, avant le premier choc pétrolier de 1973, l’industrie américaine a produit bon nombre de classiques qui, même pour un néophyte, font tourner les têtes.
En quête de sens
Jamais les grosses cylindrées n’auront été aussi populaires que depuis l’annonce de la fin du tout thermique pour notre territoire. Certes, il y a les anciennes qui ont des années durant continué de circuler sur nos routes. Entre les mêmes mains qu’il y a 60 ans ou entre celles de leurs enfants. Et puis il y a les nouvelles générations. Celles qui, par esprit de contradiction, se sont tournées vers un objet vecteur tout court bien sûr, mais surtout vecteur de sensations. Alors, on se renseigne, on chine, on restaure, et on s’improvise historien en herbe, gardien d’un pan de l’histoire automobile qui était tout sauf aseptisée.
À côté d’une muscle car ou d’un pick-up, le design interpelle, le V8 chante, les vapeurs d’essence étourdissent, l’objet fait vibrer. Et comme « on ne jouit bien que de ce qu’on partage »*, il n’est pas rare d’en trouver des rassemblements entiers près de chez soi.
Fan des sixties
Mecque parisienne du patrimoine automobile, c’est sur l’autodrome de Linas-Montlhéry que s’est organisé l’un de ces rassemblements. L’US Motor Show se tient chaque année en plein été au cœur de l’anneau, regroupant pas moins d’une centaine de participants. Rien n’est venu entraver l’atmosphère « so sixties » que les organisateurs avaient pris soin de mettre en place. Pas même la pluie. Un groupe de country joue live les airs les plus connus du répertoire américain, les food trucks distribuent burgers et wings. Les reconstitutions de garages perdus en plein désert, les échoppes vendant pompes à essence et plaques émaillées, tout y est.
Mais la pièce de résistance est bien sûr le parterre de Mustang, Corvette, Chevelle et Ford F100 de tous âges. L’aire d’exposition regorge de curieux, ne se refusant jamais à l’idée d’en découvrir un peu plus en jetant un oeil sous les capots, dans les habitacles. Les propriétaires partagent et les sourires se transmettent. Quand alors il est temps de s’écarter pour permettre à ces « mamies » de rejoindre la piste, le sérieux revient, les spectateurs admirent. Avec une piste détrempée et grasse, les grosses cylindrées peuvent se révéler peu dociles. Gainsbourg l’a d’ailleurs chanté: « On se fait des langues en Ford Mustang, et « bang », on embrasse les platanes ». Mais c’est bien là leur charme, non?
Need more fuel? Voir l’article Aérodrome Revival de Besançon.
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* Madame de Genlis – Les mères rivales
Guillaume Coolen
Photographe et designer
Basé à Paris, je travaille pour les secteurs automobile, horloger et aéronautique.
Passionné de mécanique à travers l’image, l’objet et la sensation.